Paul Daguenet

— Le greluchon de Nana. Son père, très estimé de Louis-Philippe, a occupé jusqu’à sa mort une préfecture. Un oncle, grand propriétaire, doit lui laisser sa fortune. Quant à lui, il est ruiné. Il a mangé en dix-huit mois trois cent mille francs avec les femmes et il bibelote à la Bourse pour leur payer encore des bouquets et des dîners de temps à autre [9]. Ses grands succès auprès de ces dames sont dus à la douceur de sa voix, une voix d’une pureté et d’une souplesse musicales, qui l’a fait surnommer chez les filles Bouche-de-Velours. Toutes cèdent, dans la caresse sonore dont il les enveloppe [361]. La dot d’Estelle Muffat le décide à faire une fin. Il se pousse dans la famille et, après s’être maladroitement brouillé avec Nana, se réconcilie pour qu’elle oblige le comte Muffat à l’accepter pour gendre. Comme courtage, il apporte à Nana, le jour de la cérémonie, l’étrenne de son innocence [451]. Devenu sérieux après le mariage, Daguenet obéit au vieux Théophile Venot et tremble devant Estelle qui s’est révélée femme énergique. Maintenant, il l’accompagne à la messe, converti, furieux contre son beau-père qui les, ruine pour Nana, redevenue à ses yeux une simple créature [476]. (Nana.)