Valérie Louhette

— Femme de Théophile Vabre. Mère du petit Camille. Une névrosée (lui a grandi dans la boutique paternelle où, dès quatorze ans, elle étouffait déjà. Ses premières attaques d’hystérie datent de cette époque ; on la soignait pour des étourdissements qui se terminaient par des saignements de nez. Avant le mariage, Théophile l’a vue tous les soirs, pendant trois mois, très gentille, obéissante, le caractère triste mais charmant; elle était délicate, on disait en plaisantant que le mariage la remettrait. Mais elle est devenue fantasque, changeant d’humeur vingt fois en un jour et les crises se sont multipliées. Méprisant son mari, dont l’impuissance l’a poussée à chercher une grossesse au dehors pour conserver ses droits d’héritage, Valérie a maintenant des rendez-vous dans un garni louche du passage Saint-Roch ; elle s’y rend d’ailleurs sans plaisir, n’obéissant qu’au besoin de soulager son éternelle névrose, vivant au fond dans le mépris et la lassitude de l’homme. C’est une jeune femme mince et élégante, aux veux ardents ; elle a une face crispée et un teint de plomb. Elle n’éprouve même pas de remords, tant sa famille la touche peu et tant l’amour l’ennuie [404]. (Pot-Bouille.)