Pache

— Soldat au 105e de ligne (colonel de Vineuil). Appartient à l’escouade du caporal Jean Macquart.  Chétif et la tête en pointe, arrivé d’un village perdu de Picardie, fidèle aux pratiques religieuses, il est le souffre-douleur de l’escouade et se laisse plaisanter avec la douceur muette des martyrs. Traité de cafard, il fait sa prière à genoux derrière la tente et se signe devant les croix de pierre rencontrées sur les routes [30].  L’influence des camarades finit par faire de lui un mauvais soldat. Le 1er septembre, dans le torrent de fuyards qui coule à plein chemin vers Sedan, il quitte le rang et se laisse entraîner à l’auberge [365]. Interné avec son régiment dans la presqu’île d’Iges, où règne la famine, il a pu faire secrètement une petite provision de vivres; dénoncé par Chouteau, surpris sur le fait, il est sommé de donner son dernier morceau de pain et, comme il résiste farouchement, Lapoulle le tue d’un coup dé couteau [460]. (La Débâcle.)