Soulas

— Le vieux berger de la Borderie, où il sert depuis un demi-siècle. Très grand, très maigre, visage long coupé de plis, comme taillé à la serpe dans un nœud de chêne [96], sous l’emmêlement de ses cheveux déteints, couleur île terre [285]. A soixante-cinq ans, il n’a rien amassé, mangé par sa femme, ivrognesse et catin, qu’il vient enfin d’avoir la joie de porter en terre. Toujours droit, résistant et noueux ainsi qu’un bâton d’épine, n’ayant que deux camarades, ses chiens Empereur et Massacre, il s’est tait une ennemie de Jacqueline Cornet, qu’il exècre, d’une haine d’ancien serviteur jaloux, révolté par la rapide fortune de cette dernière venue. Il évite tout conflit, et se tait dans la peur d’être jeté dehors comme une vieille bête infirme [287]. Mais la Cognette, lasse de le voir toujours entre elle et ses amants, finit par le faire congédier et alors il dit tout au maître Alexandre Hourdequin [483]. (La Terre.)