— Membre du conseil d’administration de la Banque Universelle. C’est un beau vieillard de soixante ans, à la tête très petite posée sur un corps de colosse, à la face blême, encadrée d’une perruque brune, du plus grand air. Habite les anciennes dépendances d’un grand hôtel, rue de Babylone. Installation luxueuse, ayant une belle allure d’aristocratie coquette. On ne voit jamais la marquise et pourtant, tout est à elle; il loge là en garni, n’ayant à lui que ses effets, séparé de biens depuis qu’il vit du jeu. Dans les catastrophes, il refuse de payer, on passe l’éponge, car il a un nom illustre, il est extrêmement décoratif dans les grandes Sociétés financières [105] et c’est à ce titre qu’il appartient au syndicat, Daigremont. Compromis à fond dans une histoire de pots-de-vin frisant l’escroquerie, sauvé par Aristide Saccard, il est devenu son humble créature, sans cesser de porter haut la tète, fleur de noblesse, le plus bel ornement du conseil [272]. Dès le premier craquement de l’Universelle, le marquis de Bohain passe sans scrupule à l’armée triomphante des baissiers [367]. (L’Argent.)