Cabasse

— Franc-tireur des bois de Dieulet. Grand et sec, face noire, long nez en lame de couteau, vivacité criarde de Provençal. Il est né à Toulon; c’est un ancien garçon de café venu de Marseille, échoué à Sedan comme placier de produits du Midi, et qui a failli tâter de la police correctionnelle, toute une histoire de vol restée obscure. Quoiqu’il sache a peine lire, Cabasse est le compagnon préféré de Ducat, un lettré qui cite du latin ; tous deux tout la paire, une paire inquiétante de louches figures. Avec le sergent Guillaume Sambuc, ils appartiennent à une de ces compagnies franches qui, pendant la guerre franco-allemande, se peuplèrent de déclassés, heureux d’échapper à la discipline, de battre les buissons comme des bandits en goguette, dormant et godaillant au hasard des routes [139]. Cabasse participe à l’exécution du Prussien Goliath Steinberg, mais il blâme le simulacre de jugement imaginé par Sambuc, car ça porte malheur de plaisanter avec les choses de la justice [536]. (La Débâcle.)