— Architecte. Il a vécu d’abord à Plassans, puis à Paris et habite rue de Choiseul, dans l’immeuble Vabre, au troisième sur la rue, une maison pleine de toutes les pourritures bourgeoises. Gros monsieur blond, quarante-deux ans. Il s’est fait une tête d’artiste, les cheveux en coup de vent, la barbe taillée à la Henri IV, mais il a le crâne plat et la mâchoire carrée d’un bourgeois d’esprit borné, aux appétits voraces. Tout en affectant de se moquer de la morale, il s’est sournoisement poussé par les prêtres, il a su se faire nommer architecte diocésain à Evreux pour acquérir le titre d’architecte du gouvernement et, finalement, a obtenu une grosse commande à Saint-Roch. Il est décoré un peu plus tard, grâce à la protection de l’abbé Mauduit.
Heureux et satisfait dans tous ses appétits, Campardon a fort bien arrangé sa vie entre sa femme malade et sa maîtresse Gasparine, les installant au même foyer. Mais il blâme hypocritement l’inconduite des autres, défendant toujours la respectabilité de la maison, avec une conviction de locataire vaniteux, qui semble tirer de là toute une honnêteté personnelle [77]. Autrefois libéral, il est devenu clérical et autoritaire; la réussite fait de lui un réactionnaire féroce [281]. (Pot-Bouille.)