Rosalie Chavaille

Mère de Victor Saccard. Petite-cousine de madame Méchain. Habitait à seize ans, avec sa mère, un petit logement au sixième, dans une maison de la rue de la Harpe. Consentante, elle a été culbutée par un voisin, sur les marches de l’escalier, et le monsieur s’est montré si amoureux que la pauvre Rosalie, renversée d’une main trop prompte contre l’angle d’une marche, a eu l’épaule démise. La mère a exigé, pour étouffer l’affaire, une somme de six cents francs, répartie en douze billets, cinquante francs par mois, que l’homme, disparu peu après, a signé Sicardot, du nom. de sa femme. Mal soignée, les muscles du bras rétractés, devenue infirme, Rosalie est accouchée d’un garçon. Elle a perdu sa mère, est tombée à une sale vie, à une misère noire, puis, ayant traîné les rues jusqu’à vingt-six ans, échouée à la cité de Naples chez sa petite-cousine, elle a fini par mourir des suites d’une bordée plus aventureuse que les autres. La Méchain a hérité du petit Victor et des douze billets impayés [31]. (L’Argent )

(l) Rosalie Chavaille, ouvrière; compte des phtisiques et des épileptiques dans son ascendance ; maîtresse d’Aristide Rougon, dit Saccard. (Arbre généalogique des Rougon-Macquart.)