— Une des plus .vieilles amies du ministre Rougon. Dame fort respectable, face trop rose, front couvert de petits frisons de poupée blonde, cou gras encore très beau, malgré ses quarante-huit ans [7]. C’est une demoiselle Martineau, d’une bonne famille de Coulonges, en Vendée, et elle ne s’explique jamais sur son nom de Correur. A vingt-quatre ans, elle s’est enfuie avec un garçon boucher; depuis ce temps, elle est morte pour sa famille [58]. On la retrouve tenant l’hôtel Vaneau, rue Vaneau [33], où elle a eu des faiblesses pour Eugène Rougon, alors à ses débuts. Depuis que le grand homme est arrivé aux honneurs, elle fait partie de, sa bande, poussant une foule de protégés, obtenant des bureaux de tabac, des pensions, des faveurs de toute nature, faisant d’ailleurs plusieurs métiers lucratifs, avec deux appartements, un rue Blanche, l’autre rue Mazarine, où les fonctionnaires influents trouvent des femmes aimables [228]. Cette vieille aventurière qui a été toute la jeunesse du chaste Bougon compromet à plaisir cet homme arrivé, et, pour hériter plus vite d’un frère qui ne se dévide pas à mourir, elle finit par enlizer le ministre dans la sale affaire Martineau, une abominable arrestation qui ressemble à un assassinat [360]. Madame Correur réalisera bientôt une de ses idées fixes, qui est de se montrer à Coulonges, en femme cossue et respectée. (Son Excellence Eugène Rougon.)