Coutard

— Soldat d’infanterie. Appartient à la deuxième division du ler corps, battue le 4 août 1870 à Wissembourg. 11 lavait sa chemise, ses camarades faisaient la soupe, quand les obus se sont mis à pleuvoir sur les marmites. Jusqu’à onze heures, on s’est cru vainqueur, mais les cinq mille hommes d’Abel Douay ont été assaillis par de vraies fourmilières de soldais ennemis, des files de fourmis qui submergeaient tout. On s’est retranché sur le Geissberg, on a tué beaucoup de Prussiens ; ils sautaient en l’air, ça faisait plaisir de les voir retomber sur le nez, mais il en arrivait toujours, dix hommes contre un, du canon tant qu’on en demandait. Il a bien fallu déguerpir [62]. Puis, après la surprise imbécile de Wissembourg, c’est l’écrasement de Frœschwiller, l’effroyable déroute, et l’on retrouve quinze jours plus tard, près de Reims, le soldat Coutard et son camarade Picot, du 7e corps, tous deux en loques, couverts de boue, pareils à des bandits las de rouler les routes. Ils rallient leur régiment le 22 août. (La Débâcle.)