Famille Cuche

— Pêcheurs habitant Bonneville et ruinés par une tempête qui a détruit leur maison. Cuche s’est réfugié chez ses cousins Gonin où il sera bientôt maître de la maison, la paralysie du mari lui livrant la femme et la barque [128]. Il vit maritalement avec sa cousine, la femme Gonin, rouant de coups le mari infirme, provoquant sans doute sa mort [428].

La femme Cuche est allée s’installer au fond d’un poste de douaniers tombé en ruine et, malgré sa laideur repoussante, elle couche avec tout le pays. L’enfant, âge de trois ans, a suivi sa mère et vit avec elle dans une affreuse promiscuité. A douze ans, c’est un galopin efflanqué, maigre de vices précoces [127], secouru par Pauline Quenu qui fait beaucoup de bien dans le pays. A dix-sept ans, il est devenu robuste, mais refuse absolument de travailler, par haine de la servitude. Sa mère, aujourd’hui contrefaite et boitant affreusement, se prostitue à tous les hommes pour trois sous ou pour un reste de lard [272]. Plus tard, enfin, comme elle est trop vieille et que les hommes n’en veulent plus, le jeune Cuche bat le pays pour lui amener du monde. Il porte pour tout vêtement une vieille culotte et un morceau de chemise déloquetée. Pauline lui a trouvé une place d’homme d’équipe sur la ligne de Cherbourg, mais le petit sauvage préfère ne pas manger et rester libre [426], vivant de rapines comme un loup. (La Joie de vivre.)