— Fille du meunier. A débuté à Paris comme vendeuse, d’abord au fond d’un magasin des Batignolles, puis au Bonheur des Dames; de terribles débuts, toutes les blessures et toutes les privations. C’est une fille a figure large, l’air agréable. Vendeuse du rayon de la lingerie, elle gagne deux cents francs par mois, prend des plaisirs, laisse couler ses journées dans l’insouciance. Son premier amant fut un clerc d’avoué, qu’elle connut dans une partie, à Meudon; elle s’est mise ensuite avec un employé des postes et maintenant, elle fréquente un vendeur du Bon Marché, Baugé, chez qui elle passe toutes ses heures libres. Pauline n’a jamais qu’un amant à la fois, sa conviction est que les femmes vivant de leur travail ne peuvent se suffire, mais comme elle est honnête, elle s’indigne lorsqu’on parle de ces filles qui se donnent au premier venu [157]. Se rappelant ce qu’elle a souffert, les premiers mois, dans son rayon, elle est secourable à Denise Baudu, sans rien comprendre pourtant aux idées de la jeune fille, qui résiste à ses conseils pratiques avec un incroyable entêtement. Pauline finit par se marier avec Bauge, compromettant ainsi sa position au Bonheur des Dames, où l’on n’aime guère les ménages, où l’on traite les vendeuses mariées en sabots, en femmes perdues pour le commerce [397]. Devenue enceinte, elle passerait sans pitié à la caisse, si Denise, devenue toute-puissante, ne la sauvait du terrible Bourdoncle [431].