— Fille des Dejoie. C’est une fleur blonde du pavé parisien, de grâce chétive, avec de larges yeux sous les petits frisons de ses cheveux pâles. Elle a un regard tranquille et froid, d’une extraordinaire limpidité d’égoïsme. L’enfant s’est laissé adorer par son père, en idole heureuse, sage encore à dix-huit ans parce qu’elle n’a eu aucun intérêt à ne pas l’être [135], incapable d’une chute sotte tant qu’elle a espéré une dot, un mariage, un comptoir dans une petite boutique où elle trônerait. Nathalie doit épouser le fils d’un cartonnier, Théodore, lorsque le jeu de Bourse aura complété la petite dot qu’on exige. Comme son père. elle se passionne pour la spéculation, elle caquette ainsi qu’une pie vaniteuse, empêchant Dejoie de vendre quand il en serait temps, rêvant des rentes [297]. Après la débâcle, furieuse de son mariage manqué, ne voulant pas continuer une existence de sans-le-sou, elle prend froidement ses bottines et son chapeau et, sans rien dire, file avec un monsieur d’en face, un monsieur très bien, dont elle a fait là connaissance [384]. (L’Argent.)