Veuve Désir

— Tient le bal du Bon-Joyeux. C’est une forte mère de cinquante ans, d’une rotondité de tonneau, mais d’une telle verdeur, qu’elle a encore six amoureux, un pour chaque jour de la semaine, dit-elle, et les six à la fois le dimanche. Elle appelle tous les charbonniers ses enfants, attendrie à l’idée du fleuve de bière qu’elle leur verse depuis trente années; elle se vante aussi que pas une hercheuse ne devient grosse, sans s’être à l’avance dégourdi les jambes chez elle [174]. Pour elle, toutes les autorités, tous les patrons, ce sont des gendarmes, un terme de mépris général, où elle enveloppe les ennemis du peuple [265]. La veuve Désir prête sa salle de bal à des mineurs en grève et, à l’arrivée du commissaire, elle les aide à s’esquiver [281]. (Germinal.)