— Une orpheline, la dernière des Fontenailles, vielle noblesse du Poitou. Débarquée sur le pavé de Paris avec un père ivrogne, restée honnête dans cette infortune, d’une éducation trop rudimentaire malheureusement pour être institutrice ou donner des leçons de piano, elle est entrée au Bonheur des Dames, sur la recommandation de madame Desforges, et a été mise au service des échantillons. Deux comtesses et une baronne sont déjà casées au service de la publicité, où elles font des bandes et des enveloppes. Mademoiselle de Fontenailles boit probablement ; sa maigreur a des teintes plombées,’ et ses mains seules, blanches et fines, disent encore la distinction de sa race [355]. Ayant un salaire journalier de trois francs, qui lui permet tout juste de ne pas mourir, logée en une petite chambre de la rue d’Argenteuil, elle vit dans l’hébétement de sa déchéance. Mariée au garçon de magasin Joseph, elle a obtenu par faveur un poste d’auxiliaire; elle porte une grande blouse noire, marquée à l’épaule d’un chiffre en laine jaune [496], et cette ancienne marquise, recueillie par charité, promène dans les magasins son masque épais et terreux de servante [498]. (Au Bonheur des Dames.)