— Père de Marianne, de Louis, de Michel et de Laure. Est né en 1766. Appartient à une famille qui a poussé et grandi, depuis des siècles, comme une végétation entêtée et vivace, en un coin de Beauce. Anciens serfs des Rognes-Bouqueval, les Fouan ont dû être affranchis sous Philippe le Bel. Ils sont devenus propriétaires, un arpent, deux peut-être, achetés au seigneur dans l’embarras. Puis, en une lutte de quatre cents ans, ils ont défendu et arrondi ce bien dérisoire, sans cesse remis en question, écrasé d’impôts. De longues générations de Fouan ont engraissé le sol et, lors de la révolution de 89, le Fouan d’alors, Joseph-Casimir, possède vingt et un arpents, conquis en quatre siècles sur l’ancien domaine seigneurial. Il a cent écus à peine de côté et, trop prudent pour emprunter, craignant aussi un retour des nobles, il ne prend aucune part à ces ventes de biens nationaux qui devaient enrichir tant de bourgeois. Joseph-Casimir reste dès lors inconsolable d’avoir vu les terres des. Rognes-Bouqueval passer aux mains du citadin Isidore Hourdequin, plus audacieux que lui. Devenu vieux, il partage les vingt et un arpents entre trois de ses enfants, restés à Rognes, Marianne, Louis et Michel, et il dédommage en argent sa fille cadette, Laure [31]. (La Terre.)