— Capitaine de la landwehr. Pendant l’occupation prussienne, à partir de la seconde quinzaine de septembre, il loge à demeure chez les Delaherche, à Sedan. Toujours sanglé dans son uniforme, grand et gros, il ment sur son âge, désespéré de ses quarante-cinq ans. Malgré son grade modeste, c’est un puissant personnage, car il a pour oncle un gouverneur général installé à Reims et qui exerce sur toute la région un pouvoir absolu. Avec plus d’intelligence, le capitaine pourrait être terrible, mais sa vanité outrée le met dans une continuelle satisfaction, jamais il n’en vient à supposer qu’on veuille se moquer de lui [546]. Séduit par la grâce de Gilberte, il a fini par tomber amoureux fou de la jeune femme, il se soigne beaucoup, déploie une coquetterie outrée et se contente de la moindre faveur, tourmenté de l’unique souci de n’être pas pris pour un barbare, pour un soldat grossier, violentant les femmes [551]. Il rend des services aux Delaherche et adoucit pour eux les rudesses de l’occupation. (La Débâcle.)