Théodore Gilquin

— Terrible ami du ministre Rougon, qu’il a connu quand tous deux étaient locataires de madame Correur et qu’ils crevaient de faim sur le même palier [107] C’est un garçon qui a contribué comme les autres à faire 1’Em pire ; il est précieux à l’occasion, mais d’un débraillé compromettant. Il vit dans une ivresse perpétuelle, changeant constamment de quartier, allant de Grenelle, rue Virginie, 17, aux Batignolles, passage Guttin, puis au faubourg Saint-Germain, rue Guisarde, et enfin à la Chapelle, rue du Bon-Puits, 25. Plusieurs fois arrêté pour tapage et cris séditieux, il se fait réclamer par Eugène Rougon, qui continue à l’employer à de louches besognes. C’est Gilquin qui, mis au courant par hasard, dénonce au grand homme l’attentat de la rue Le Peletier.

Quand Du Poizat, autre ami des anciens temps, devient préfet des Deux-Sèvres, il nomme Gilquin commissaire central à Niort ; le bohème, devenu fonctionnaire à poigne, commence par incarcérer les gens en homme du monde [312], fait la roue devant les dames, séduit la femme du proviseur, mais bientôt il accumule les gaffes, arrêtant le moribond Martineau qu’il emporte comme un mort [332], se faisant donner de l’argent pour exempter les conscrits, obligeant enfin son protecteur Du Poizat à le casser pour se couvrir (406). Seul de la bande qui ne soit arrivé à rien, il reste seul fidèle à Rougon, mais il continue à le compromettre par son intempérance et par ses cris frondeurs de: Vive la République! [438]. (Son Excellence Eugène Rougon.)