— Capitaine dans la garde prussienne. C’est un cousin germain de Weiss, par les femmes. Sa mère, originaire de Mulhouse, s’est mariée à Berlin [15]. Et à l’heure de la guerre, il vient en France comme un justicier, avec l’intolérance et la morgue de l’ennemi héréditaire, grandi dans la haine de la race qu’il châtie [457]. Le ler septembre, près du Fond de Givonne, il s’est trouvé en face du soldat français Maurice Levasseur, son allié par Henriette Weiss; la distance était si faible, deux cents mètres à peine, qu’on le distinguait très nettement, la taille mince, le visage rose et dur, avec de petites moustaches blondes. Henriette, débordée d’horreur par l’abomination de celle lutte entre parents, l’a sauvé de la mort en empêchant Maurice de tirer sur lui et, plus tard, dans les derniers jours de mai 1871, elfe le retrouve en garnison à Saint-Denis, avec son air sec de bel officier bien tenu. Devant
Paris en flammes, il est insultant par son calme, par son demi-sourire. Toutes ses rancunes de Germain sont satisfaites, il semble vengé de la longueur démesurée du siège, des froids terribles, des difficultés sans cesse renaissantes, dont l’Allemagne garde encore l’irritation. Pour ce froid et dur protestant militaire, qui cite des versets de la Bible, Paris brûle en puni-lion de ses siècles de vie mauvaise, du long amas de ses crimes et de ses débauches [606]. (La Débâcle.)