Philippe Hugon

— L’aîné de madame Hugon. Un grand gaillard qui, après s’être engagé par un coup de tête, est arrivé très vite au grade de lieutenant [78]. Il est très grand, très fort, gai, un peu brutal [348]. D’abord en garnison à Bourges, puis à Vincennes, il a été imprudemment chargé par sa mère d’aller reprendre son jeune frère Georges, englué chez Nana. Celle-ci séduit immédiatement Philippe, qui en arrive bientôt aux pires folies. Tout en étant pour lui une maîtresse désintéressée, ne demandant jamais de fonds, elle lui vide les poches à chaque visite, car la maison est constamment à court d’argent. Ce sont de petits prêts qui s’accumulent, et comme madame Hugon, pour obliger ses fils à la vertu, lient sa bourse fermée, comme Philippe est devenu capitaine-trésorier, il puise dans la caisse du régiment. Dès ce moment, il maigrit, il est distrait, il a une ombre de tristesse sur la face, mais un regard de Nana suffit à le transfigurer, dans une sorte d’extase sensuelle [457]. Longtemps, ses fraudes ont réussi grâce aux négligences du conseil d’administration; il finit cependant par être arrêté, après avoir volé douze mille francs à l’Etat [461]. Quelques mois après, à jamais déshonoré, il sort de prison et retrouve sa mère au lit de mort du pauvre Georges, autre victime de l’insouciante Mouche d’Or. (Nana.)