— Fils aîné des Josserand. A fait son droit et a quitté jeune la maison paternelle, s’effaçant devant ses sœurs, ne comptant que sur lui-même [38]. Pendant deux ans, il a promené sur les trottoirs du quartier latin une démagogie féroce ; il est devenu secrétaire d’un avocat célèbre, député de la gauche, puis très décidé à parvenir, il s’est poussé auprès de la vieille madame Dambreville, bien placée pour l’aider. Elle est sa maîtresse. Léon Josserand est un jeune homme correct, à l’air sérieux. Ses opinions se sont calmées, il a tourné au républicain doctrinaire, gardant seulement dans les discussions une voix rogue de jeune démocrate. Ses convictions se refroidissent à mesure que madame Dambreville le répand davantage, il devient auditeur au Conseil d’Etat, puis maître des requêtes et se rallie définitivement à l’Empire. Entre temps, il a su tirer parti de la passion de la vieille daine en se faisant marier avec une riche et jolie créole, nièce de Dambreville, ce qui ne l’empêchera pas de revenir aux bras de la tante, dont il a encore besoin [478]. La jeune madame Josserand garde la maison, Léon continue à aller dans le monde avec madame Dambreville et l’accompagne même chaque dimanche à la messe de neuf heures [481]. (Pot-Bouille.)