Suzanne Lengaigne

— Fille des Lengaigne. Blonde, laide, effrontée. A été mise en apprentissage chez une couturière de Châteaudun et s’est envolée au bout de six mois à Chartres, puis à Paris, pour faire la noce. On dit qu’avant son départ de Rognes, un oncle à elle l’avait eue déjà, un jour qu’ils épluchaient ensemble des carottes [129]. Après trois ans de folle existence, Suzanne risque brusquement une réapparition au village, pendant les vendanges, et elle produit une sensation extraordinaire, avec sa robe de soie dont le bleu riche tue le bleu du ciel. Cet ancien laideron apparaît en une splendeur, nippée chèrement, grasse, avec une figure de prospérité [347]. Les gens du pays l’admirent, ses parents sont fiers d’elle. Plus tard, de sales noces la conduisent à l’hôpital; alors, pour les siens, elle n’est plus que cette pourrie de Suzanne [165]. (La Terre.)