Loubet

Soldat au 106e de ligne (colonel de Vineuil). Appartient à l’escouade du caporal Jean Macquart. Maigre et vif, débrouillard, l’air farceur, ténor de l’escouade, c’est un fricoteur qui ne vaut pas cher. Loubet est né dans les Halles, rue de la Cossonnerie, c’est le fils de hasard d’une marchande au petit tas, engagé « pour des sous », comme il dit [24]. __Dans le contre-coup de Frœschwiller, qui emporte de Mulhouse à Belfort ces soldats errants, vaincus et dispersés avant d’avoir combattu, tombés dès le premier revers à une désespérance complète, Loubet envie le richard dont il fait le service et qui doit fumer de bonnes pipes, pendant que lui va se faire casser la gueule [32]. Le 111 septembre, sur le plateau de Floing, devant l’ennemi, faisant allusion aux quinze cents francs qu’il a touchés comme remplaçant militaire, il déclare que sa peau vaut plus cher que ça et qu’il compte bien n’en donner que pour l’argent [231]. Aussi, dès le début de l’action, a-t-il sournoisement lâché le champ de bataille, passant la journée avec son camarade Chouteau, dans une auberge du Fond de Givonne. Emmenés en captivité, quelques jours plus tard, tous deux tentent de fuir, près de Mouzon. Loubet, très agile, va s’échapper, lorsque Chouteau, sur le point d’être pris, se jette entre ses jambes et le culbute, profitant de la bagarre pour disparaître. Loubet est assommé par les Prussiens [471]. (La Débâcle.)