La Mère Méhudin

— Vieille poissonnière aux Halles. Tassée, avachie, énorme de vie sédentaire, la taille débordante, elle a conservé la robe à ramages, le fichu jaune, la marmotte des harengères classiques. Pratique d’une voix enrouée l’engueulade du catéchisme poissard. Doit avoir amassé une belle fortune, révélée seulement par les bijoux en or massif dont elle se charge dans les grands jours. Originaire de Rouen, arrivée à Paris avec des anguilles dans un panier, elle n’a plus quitté la poissonnerie et a épousé un employé de l’octroi, qui est mort en lui laissant deux enfants, Louise et Claire [136]. Elle a cédé plus tard son banc à l’aînée. Habite rue Pirouette en compagnie de ses filles. La mère Méhudin hait le maigre Florent et voudrait le jeter à la porte [164]. Elle pousse Louise vers Lebigre et, comme la résistance de sa fille l’a rendue furibonde, elle dénonce Florent par une lettre à la préfecture, quatre pages presque indéchiffrables, d’un style ordurier [319]. (Le Ventre de Paris.)