Pierron

— Un mineur du Voreux, affecté à l’accrochage. Veuf, ayant une fille de huit ans, la petite Lydie, il s’est marié avec Ici fille de la Brûlé. Le ménage, installé au coron des Deux cent quarante, en face des Maheu, vit très heureux, au milieu des bavardages, des histoires qui courent sur les complaisances du mari et sur les amants de la femme : pas une dette, deux fois de la viande par semaine, une maison si nettement tenue qu’on se mirerait dans les casseroles [110]. Pierron a un visage doucereux [65]. Forcé de participer à la grève et de faire partie de la délégation, il a écrit au directeur Hennebeau pour se justifier respectueusement [232]. Lorsque les choses se gâtent, il simule une maladie et s’enferme avec sa femme pour se gorger de lapin au milieu du coron affamé [294]. Après l’émeute de Montsou, on l’a arrêté par erreur et il est allé les menottes aux poings jusqu’à Marchiennes [420]. C’était mal reconnaître les services qu’il avait rendus en vendant ses camarades, en les espionnant pour le compte du maître porion Dansaert, amant de sa femme. A la fin de la grève, il redescend l’un des premiers dans la mine, avec une dizaine de cafards de son espèce [493]. Il devient chef d’équipe à l’accrochage et se fait rapidement détester par ses excès de zèle [585]. (Germinal.)