— Bonne de Berthe Vabre. Grande fille de vingt-cinq ans, au visage dur, au grand nez, aux cheveux très noirs. Doit être juive, mais elle le nie et dissimule ses origines. Avec son obéissance muette, son air de tout comprendre et de ni~ rien dire, ses yeux ouverts et sa bouche serrée, elle a pris possession du ménage, en servante de flair attendant l’heure fatale et prévue où madame n’aura rien à lui refuser [290]. Elle a surpris les amours de Berthe et d’Octave Mouret, et ne demanderait qu’à les favoriser ; mais comme on n’a pas eu l’adresse de la récompenser, elle dit tout au mari et provoque le renvoi de la femme, devenant alors maîtresse du logis, volant et querellant son maître avec la tranquille impudence d’une épouse [418]. Chassée après la réconciliation des époux, cette fille silencieuse, dont les autres bonnes de la maison n’avaient rien pu tirer, se venge de ses maîtres par un flot de furieuses injures, qui dépassent toutes les bornes. (Pot-Bouille.)