— Fils de Maxime Rougon, dit Saccard, et de Justine Mégot. Sa mère, femme de chambre de Renée, a été séduite par le jeune Maxime, alors âgé de dix-sept ans. L’enfant et la mère sont envoyés à la campagne, avec une petite rente de douze cents francs [119]. (La Curée.)
A quinze ans, il vit à Plassans, chez sa mère, mariée à un bourrelier du faubourg, Anselme Thomas. Charles est un dégénéré qui reproduit, à trois générations de distance, sa trisaïeule, la vieille Adélaïde Fouque enfermée aux Tulettes. Il paraît à peine douze ans et il en est resté à l’intelligence balbutiante d’un enfant de cinq ans. Ses grands yeux clairs sont vides, sa beauté inquiétante a une odeur de mort, ce n’est qu’un petit chien vicieux qui se frotte aux gens, pour se caresser, et qu’on a dù renvoyer du collège dès les premiers mois, sous J’accusation de vices inavouables [63]. Il y a en lui un relâchement des tissus dû à la dégénérescence; le moindre froissement détermine une hémorragie.
Sa mère adore ce bel enfant à la royale chevelure blonde, mais il est détesté du mari et vit le plus souvent chez les Rougon, habillé par son arrière-grand’mère Félicité qui souffre devant ce rejeton épuisé de sa race, le comble de bijoux et le vêt de velours noir soutaché d’une ganse d’or, tel qu’un jeune seigneur d’autrefois [229]. Il se plait en la compagnie de la vieille Adélaïde Fouque, avec qui il a une ressemblance physique extraordinaire. Et c’est là, dans l’Asile des Tulettes, sous les yeux fixes de l’ancêtre, que cet enfant, pris d’un dernier saignement de nez, meurt sans une secousse, épuisé comme une source dont l’eau s’est écoulée, pareil à mi de ces petits dauphins exsangues qui n’ont pu porter l’exécrable héritage de leur race [249.]. (Le Docteur Pascal.)
(1) Charles Rougon, dit Saccard, né en 1857, meurt d’une hémorragie nasale, en 1873. [Hérédité en retour sautant trois générations. Ressemblance physique et morale d’Adélaïde Fouque. Dernière expression de l’épuisement d’une race]. (Arbre généalogique des Rougon-Macquart.)