La Sarriette

— Nièce de madame Lecœur et de feue madame Gavard. Marchande de fruits aux Halles. Adorable petite femme brune, à voix douée et lente, riant toujours, montrant ses dents; elle a un fichu rouge mal attaché qui laisse voir une ligne blanche de sa gorge au milieu [16]. Envoyée de la campagne par sa mère, madame Sarriet, elle a grandi près de sa tante Lecœur, au milieu des Halles [76].  Populacière, avec son visage pâle de vierge brune, elle a dédaigné les messieurs qui venaient acheter des fromages uniquement pour la voir, et elle a choisi le beau Jules, un porteur des Halles, qui, avant ainsi la chance de posséder une petite femme qui travaille pour deux, se livre aux douceurs de l’oisiveté. Us habitent ensemble rue Vauvilliers. Les aventures de Gavard font cesser une brouille survenue entre la nièce et, la tante, mais pendant que celle-ci prend la vie au tragique, l’amie de Jules reste amusée de tout, ravie devant les affolants potins de la Saget [280]. Pris dans une souricière de police, sous les yeux de sa nièce qui pourrait le sauver d’un mot, Gavard lui a remis une clé de son appartement, l’autorisant à prendre l’or si elle brûle les papiers politiques. L’insouciante Sarriette, dominée par sa tante, partage avec elle les dix mille francs de l’armoire et néglige de faire disparaître les pamphlets et caricatures, qui vont être contre Gavard une charge écrasante [345]. (Le Ventre de Paris.)