— Une amie d’enfance de Nana; allait avec elle à la pension de mademoiselle Josse, rue Polonceau. A dix-huit ans, c’est une rouleuse de boulevard. Sous les frisures naturelles de ses beaux cheveux cendrés, elle a une figure de vierge, aux yeux de velours, doux et candides [30]. Satin a débuté au quartier latin et habite maintenant rue La Rochefoucauld. Elle est si voyou qu’on s’amuse à la faire causer. L’argent la laisse indifférente; quand elle a un béguin, elle s’en fait crever [273]. Les gens chics la dégoûtent; aux avances du marquis de Chouard, elle répond en allant rejoindre un ancien à elle, un pâtissier, qui lui a déjà donné toute une semaine d’amour et de gifles [177]. Longtemps, elle a couché avec un inspecteur des mœurs pour que la police la laissât tranquille; à deux reprises, il avait empêché qu’on ne la mit eu carte. Elle Finit par se laisser surprendre dans un petit hôtel meublé de la rue de Laval et Nana, qui était avec elle, réussit à se sauver [303]. Satin fréquente la table d’hôte de Laure Piédefer; c’est elle qui initie Nana aux plaisirs des habituées et dés lors, Nana y prend goût, Satin devient son vice. S’installant chez elle, lâchant en sa faveur madame Robert et peu à peu régentant toute la maison. Disparue dans une foucade, elle va mourir à Lariboisière [500]. (Nana)