Sédille

— Fabricant de soieries, rue des Jeûneurs. A des ateliers à Lyon. Face grasse, gros favoris blonds. Vient enfin de faire de son commerce de soies un des plus connus et des plus solides de Paris, lorsqu’à la suite d’un incident de hasard, la passion du jeu se déclare et se propage en lui, avec la violence destructive d’un incendie. Il regrette d’avoir donné trente ans de sa vie pour gagner un pauvre million, lorsque, en une heure, par une simple opération do Bourse, on peut conquérir la fortune. Il s’est peu à peu désintéressé de sa maison qui marche par la force acquise, il ne vit plus que dans l’espoir d’un coup d’agio triomphant. Puis, lorsqu’après deux gains considérables, la déveine est venue, persistante, il engloutit là tous les bénéfices de son commerce. C’est, un joueur sans flegme, sans philosophie, vivant dans le remords, toujours espérant, toujours abattu, malade d’incertitude, et cela parce qu’il reste honnête au fond [108]. Daigremont le met dans la Banque Universelle, il fait partie du conseil d’administration, son sort est bientôt lié à celui de Saccard et, au jour de la catastrophe, Sédille foudroyé, déchu, incapable et indigne de reprendre les affaires, est déclaré en faillite.[394]. (L’Argent.)