Louise Thibaudier

— Fille du banquier. Madame Thibaudier est morte jeune, entre les bras de madame Chanteau, à qui elle a recommandé sa fille. A onze ans et demi, Louise est mince et fine; elle a le visage irrégulier, mais d’un très grand charme, avec de beaux cheveux blonds, noués et frisés comme ceux d’une dame. Thibaudier lui donnera cent mille francs de dot, qui s’ajouteront aux cent mille francs qu’elle tient de sa mère [118]. Madame Chanteau flaire celte fortune pour son fils ; elle poussera plus tard celui-ci dans les bras de Louise [190], espérant, provoquant même une faute qui rendrait le mariage inévitable.

Coquette et superficielle, Louise est devenue une jeune fille troublante, pleine de l’homme dans sa virginité, ayant, au fond de ses yeux limpides, le mensonge de son éducation [140]. Elle offre avec Pauline, si complètement équilibrée, un parfait contraste et fait penser à la Minouche, qui se caresse aux autres tant qu’on ne trouble pas son plaisir [142]. Détestée de la servante Véronique, qui l’appelle » la duchesse » [180], elle a vingt ans lorsque Pauline la surprend au cou de Lazare et la chasse violemment [192]; elle se réfugie à Arromanches, où sa tante éonie a loué un chalet [l97], et d’où elle revient plus tard, ramenée par Pauline qui, désolée des tristesses de son fiancé, sacrifie son propre amour pour rendre Lazare heureux [314]. Le mariage a lieu à Caen [323], les jeunes époux vont vivre à Paris, où Thibaudier a placé le mari dans une compagnie d’assurances. Mais Lazare ne garde pas cet emploi, il entame la dot de sa femme en des spéculations malheureuses, le ménage se détraque vite, donnant a Pauline la rancœur d’une immolation inutile. Louise, incapable de comprendre et de diriger son mari, partage ses affolements devant l’idée de la mort [342]; elle accouche à huit mois du petit Paul [383], et continue avec Lazare une existence de pauvreté relative, pleine de récriminations et de querelles. (La Joie de vivre.)

Louise meurt jeune [129]. (Le Docteur Pascal.)