— Père d’Auguste, Clotilde et Théophile. Beau-père de Duveyrier. Propriétaire d’un immeuble de la rue de Choiseul, où il loge dans l’appartement de son gendre. Vabre est petit et gros, complètement chauve avec deux touffes de cheveux blancs sur les oreilles; il a une face rougeaude, la bouche lippue, des yeux ronds et à fleur de tête [106]. C’est un ancien notaire de Versailles, qui a vendu son étude après quarante ans d’exercice, parce qu’aucun de ses fils ne s’est montré capable de lui succéder. La maison de la rue de Choiseul lui rapporte vingt-deux mille francs; tous ses enfants sont venus se loger là, avec l’espoir de ne pas payer de loyer, mais il présente lui-même les quittances le quinze, et chacun s’exécute, dans la crainte d’être rayé du testament. Le vieux Vabre travaille à un grand ouvrage de statistique, le dépouillement des catalogues officiels du salon de peinture ; il porte sur des fiches, à chaque nom de peintre, les tableaux exposés et, tous les ans, il met ses indications à jour [107]. En dehors de cette imbécile besogne qui l’absorbe, il n’a plus que quatre ou cinq idées qui se déroulent toujours dans le même ordre. Ses héritiers attendent patiemment sa mort, mais lorsqu’il est emporté par une attaque d’apoplexie, on constate que la passion du jeu entretenue en secret, l’a complètement ruiné, qu’il a perdu sa fortune dans des opérations de Bourse et que la maison est lourdement grevée d’hypothèques [282]. (Pot-Bouille.)