Véronique

— Servante des Chanteau. Entrée chez eux à l’âge de quinze ans [3]. Grande fille avec des mains d’homme et une face de gendarme, joues à peau rude. Fantasque et violente, d’un naturel jaloux, toujours furieuse contre quelqu’un, Véronique a pour ses maîtres un dévouement de bête de somme. Lors de l’arrivée de Pauline Quenu, elle est dans la maison depuis vingt ans. D’abord hostile à la nouvelle venue, pleine de colère contre l’intruse, elle se laisse prendre peu à peu par le charme de l’enfant, voit les manigances dont Pauline est l’objet, se révolte contre l’égoïsme des Chanteau et dénonce enfin à la jeune fille leurs basses manœuvres [195]. Puis, à la mort de madame Chanteau, une nouvelle révolution s’opère en elle; le retour de Louise, son mariage avec Lazare, la naissance du petit Paul, les sacrifices continus de Pauline, auxquels Véronique ne peut rien comprendre, achèvent de la détraquer, elle finit dans son désarroi par se pendre à un poirier, dans le fond du jardin [447]. (La Joie de vivre.)