Madame Lerat née COUPEAU

— Sœur aînée de madame Lorilleux et de Coupeau. Grande, sèche, parlant du nez [86]. C’est mie veuve de trente-six ans, qui habite la rue des Moines, aux Batignolles, et travaille dans les fleurs [52]. Elle mène une vie d’ouvrière cloîtrée dans son train-train et n’a jamais vu le nez d’un homme chez elle depuis son veuvage, mais elle montre une préoccupation continuelle de l’ordure, une manie de mots à double entente et d’allusions polissonnes [106]. De meilleure composition que sa sœur, elle vit en bons termes avec Gervaise, et lorsque la petite Nana est en âge d’apprendre un métier, elle la fait entrer dans une maison de fleurs de la rue du Caire, chez Titreville, où elle est première. Chargée de surveiller la petite, elle s’acquitte mal de la commission, s’allumant aux premières aventures de Nana [167]. (L’Assommoir.)

Longtemps elle a perdu de vue sa nièce, disparue dans les profondeurs du monde galant; plus tard, elle l’a retrouvée, parvenue à une belle position, pleine d’excellents sentiments. Madame Lerat avait abandonné le métier de fleuriste et vivait de ses économies, six cents francs de rentes, amassées sou à sou. Nana loue pour elle un joli petit logement et lui donne cent francs par mois, en la chargeant d’élever Louiset [45]. La tante adore toujours les histoires de cœur; elle a pourtant frémi, devant une fugue de Nana, acoquinée avec le comique Fontan ; aussi lui a-t-elle prodigué les bons conseils [289]. Plus tard, devant sa nièce arrivée aux grandeurs, elle ne dégonfle pas de vanité [355]. (Nana.)